Vous ne cherchez probablement pas, et en tout cas vous ne trouverez pas ici, des explications techniques détaillées sur les formats de fichiers sonores (pour cela vous pourriez visiter Harmony central qui vous dira presque tout sur le format et la programmation MIDI, par exemple).
En revanche, vous êtes sur la bonne page si vous êtes un peu perplexes devant la foisonnement des formats et leur raison d'être. Je vais donc essayer de vous livrer ici les quelques principes simples que j'ai retenus à mon usage personnel.

Piloter un synthétiseur ou un piano électronique depuis l'ordinateur, ou au contraire y envoyer, dans un éditeur de partitions, des notes jouées sur un clavier... comment ces miracles sont-ils possibles ? Tout simplement parce que l'ordinateur et le périphérique sonore - qui peut être un simple carte son - se mettent d'accord sur une façon de communiquer en échangeant des commandes regroupées sous le nom de norme MIDI.
Chaque évènement fait l'objet d'une telle commande désignée par un numéro, assortie le plus souvent de données complémentaires qui en précisent l'action. Ainsi, le début d'une note fait l'objet d'une commande spécifique suivie d'une donnée sur sa hauteur. D'autres commandes prescrivent l'arrêt d'une note, le réglage de son intensité, le taux de réverbération, etc.

Le changement de programme ou patch est une commande spécialement importante : elle choisit l'instrument qui doit jouer. Par quoi sera-t-il joué ? Par le matériel et le logiciel installés chez vous : carte son et ses pilotes, synthétiseur... C'est ce qui explique les différences considérables constatées à l'écoute, selon la configuration, car chaque périphérique détient ses propres échantillons sonores, réalisés avec plus ou moins de bonheur, et faisant donc entendre chaque instrument avec plus ou moins de véracité, d'intensité, de douceur ou de mordant, etc.
Encore avons-nous la chance d'arriver après l'avènement de la norme General MIDI, qui mit fin à une joyeuse cacophonie : il fut un temps où le constructeurs de périphériques, bien qu'adhérant à l'essentiel de la norme MIDI, n'étaient pourtant pas d'accord sur la façon de numéroter les instruments ; alors vous pouviez envoyer une commande de programme violon, et ignorer en toute bonne foi que d'autres entendaient là un saxophone ! Si de telles numérotations propriétaires subsistent aujourd'hui - pour des raisons qui personnellement m'échappent - du moins y a-t-il désormais consensus pour prendre en compte cette table de correspondance General MIDI qui assure un minimum de compatibilité d'une configuration à l'autre.

Et maintenant, qu'est ce qui permet d'entendre simultanément plusieurs instruments ? Tout d'abord le fait que le matériel en soit capable, à l'image de ce que savent faire, par exemple, des ordinateurs surpuissants équipés de plusieurs micro-processeurs. Ensuite, le fait que chacun de ces organes de jeu soit repéré par un numéro de canal. La plupart des commandes, comme le changement de programme instrumental, sont donc complétées par le canal auquel elles s'adressent ; c'est pourquoi l'on peut pour chacun d'eux faire varier non seulement l'instrument, mais encore son volume, sa position dans l'espace, ..., et ce, indépendamment des autres canaux.

Pour conclure sur ce premier format, deux choses paraissent importantes à retenir :

• un fichier MIDI n'est pas la reproduction d'une audition, c'est une re-création ;
• un tel format constitué de commandes numériques est extrêmement compact : quelques milliers à quelques dizaines de milliers d'octets.
D'où son succès immédiat sur internet, puisque son téléchargement est très rapide.

Les fichiers d'extension WAV existent depuis la nuit des temps informatiques, mais ils connaissent un regain d'actualité pour plusieurs raisons :

• certaines subtilités d'exécution ont toujours échappé à la norme MIDI ; le format WAV les reproduit fidèlement ;
• les plus récentes cartes sonores permettent de personnaliser le rendu des instruments ; ce progrès spectaculaire a néanmoins sa contrepartie : il rend encore plus aléatoire la comparaison des résultats d'un équippement à l'autre ;
• le format WAV est une étape intermédiaire lors de la création d'un fichier au format MP3 apparu récemment - et fort médiatisé - que nous évoquerons par la suite.

L'algorithme MP3 est une technique de compression approximative, qui permet de réduire la taille d'un fichier WAV d'un facteur 4 à 40 environ.

D'une façon générale, on distingue deux grandes classes de techniques de compression :

• Une compression exacte tire parti de la redondance des données ; d'efficacité limitée, elle reproduit toutefois fidèlement l'information de départ après décompression, ce qui est indispensable pour certaines données informatiques comme les fichiers de texte ou de programme. Pour prendre l'exemple d'une compression de cette page, on pourrait mémoriser une seule fois l'expression fonte sonore sous le numéro 14 - pourquoi pas - et s'y référer ainsi plusieurs fois par la suite avec gain de place ; le décompresseur rétablira le texte originel à partir du seul exemplaire de cet expression mémorisé dans le fichier compressé.
• Une compression approximative parvient à dégager la part d'information qui, à elle seule, est responsable de l'essentiel du résultat attendu. Autrement dit, on accepte une perte de qualité définitive de l'image ou du son, en échange d'un gain de place très important. Les techniques les plus souples permettent de choisir le facteur de compression, c'est à dire le compromis taille-qualité. Il est étonnant que de telles compressions soient possibles, mais c'est, il faut le dire, grâce à des techniques mathématiques élaborées et bien adaptées à un certain type de données seulement. MP3 est une telle technique adaptée aux fichiers de son. La compression Real audio en est une autre, qui comprime plus fortement, au détriment de la qualité.
Des techniques analogues existent pour les fichiers d'images, conduisant par exemple au format JPEG bien connu sur internet.

Les plus réussies améliorent sensiblement la vraisemblance d'écoute, mais au prix d'un travail supplémentaire sur les fichiers MIDI : les articulations et les poids des notes obtenus après beaucoup d'efforts avec un jeu de fontes ne seront plus adéquats avec un autre jeu, puisqu'il présentera le plus souvent un autre équilibre instrumental, des taux de reverbération différents, etc.
Une façon de partager nos impressions d'écoute serait de publier les fontes utilisées sur le site, et d'en donner la liste pour chaque pièce. Ce serait toutefois fastidieux, et problématique :

• pour proposer les fontes en téléchargement, je devrais obtenir par mail l'accord de chaque auteur ;
• le nom des fontes étant parfois hermétique, je l'ai souvent changé tout en oubliant le nom d'origine ;
• enfin, tout ceci ne serait valable que pour un matériel donné - en l'occurence SB Live.

La boîte de dialogue AudioHQ - Soundfont permet de charger les fontes sonores en mémoire centrale, jusqu'à concurrence de 64 Mo.
Chaque programme instrumental, numéroté de 0 à 127, peut donc être personnalisé. Un ensemble de fontes couvrant tous les instruments de la table General MIDI s'appelle une banque sonore.
Il est clair qu'une reproduction fidèle de chaque instrument conduit à des fontes, donc à des banques plus volumineuses. Pour nous aider à trouver un compromis entre l'occupation mémoire et la fidélité de reproduction, la carte est donc fournie avec trois banques de base occupant respectivement 2, 4, et 8 Mo. Le rendu de chaque instrument ne peut être idéal, mais au moins ces banques nous permettent-elles de disposer dès le départ d'une couverture complète de la table General MIDI.

• Vous percevrez une différence à chaque chargement d'instrument sur la banque 000 ;
• En revanche, si vous n'avez pas accès au fichier MIDI, vous ne pourrez changer la banque utilisée pour son écoute ;
• Pour changer de banque, il vous faudra insérer des commandes MIDI dans le fichier.

Sous cet éditeur de partitions, les banques apparaîtront comme... des périphériques (Device) dans la fenêtre Staff sheet !
Ouvrons celle-ci, puis cliquons sur la colonne Program name pour ensuite ouvrir la liste Device : elle propose les tables de correspondance Generic, General Midi, Roland MT32, Kawai K1, etc. Pour comprendre cette liste et son rôle, je vous propose d'examiner le dossier Devices situé dans votre dossier d'installation de Encore (c'est à dire, pour la plupart d'entre vous : C:\Encore\Devices). Repérez puis ouvrez le fichier Devices.ini, vous y trouverez à peu près ceci :

[DEVICES]
0=Generic
1=General MIDI
2=Generic 8x8
3=Roland MT32
4=Kawai K1
...
19=NOT_IN_USE
20=NOT_IN_USE

C'est la liste des périphériques apparaissant dans la liste Device de la fenêtre Staff sheet. Soit dit en passant, si vous n'utilisez jamais Roland MT32 et quelques autres, vous allégerez d'autant cette liste en remplaçant les lignes précédentes par :

3=NOT_IN_USE
4=NOT_IN_USE
...

Maintenant, à quoi correspondent les numéros en tête de ligne ? Aux autres fichiers Dev0.ini, Dev1.ini, ... du dossier Devices. Chacun d'eux décrit une table de correspondance, celle qui apparaîtra dans la fenêtre Staff sheet quand vous aurez choisi ce périphérique. Si vous ouvrez Dev1.ini, par exemple, vous trouverez la table General MIDI familière :

[DEVICE] TITLE=General MIDI
ABBREVIATION=MIDI
0=NONE
1=Grand Piano
2=Bright Grand
3=Elect Grand
4=Honky Tonk
5=Rhodes
6=Chorus Piano
7=Harpsichord
...

Intégration d'une banque dans Encore

Bien, et maintenant, comment intégrer notre Jeu d'orgues, que nous aurions installé en banque 1, par exemple ? Je vous dis simplement comment j'ai fait, sans prétendre avoir épuisé toutes les finesses de la situation :

Je sauvegarde l'ancien Devices.ini, puis je le modifie : je repère la première ligne marquée NOT_IN_USE qui ne correspond à aucun fichier Dev.ini existant dans le dossier, et je lui affecte le nom de la nouvelle banque :

[DEVICES]
0=Generic
1=General MIDI
2=Generic 8x8
3=NOT_IN_USE
...
10=NOT_IN_USE
11=Jeux d'orgues
12=NOT_IN_USE
...
19=NOT_IN_USE
20=NOT_IN_USE

Il ne reste plus maintenant qu'à créer un fichier Dev11.ini, en consultant la liste des instruments proposés par la fonte Jeux d'orgues dans la boîte de dialogue AudioHQ - Soundfont :

[DEVICE]
TITLE=Jeux d'orgues
ABBREVIATION=jeux_1_2
0=None
1=Montre 8
2=Prestant 4
3=Doublette 2
4=Montre 8 Prestant 4
5=Principal (g.o.) 8+4+2
...
59=Gedackt 8+4
60=60
...
127=127
128=128

J'imagine que vous devinez la suite... Désormais, la liste Devices dans la fenêtre Staff sheet vous permet de choisir le périphérique (!) Jeux d'orgues, après quoi vous aurez sous les yeux sa table de correspondance, et vous changerez aisément de jeu comme on change d'instrument ! Attention, n'oubliez pas que cela fonctionne uniquement si vous avez inséré en tête de fichier une commande de changement vers la banque 1, celle qui a reçu la fonte Jeu d'orgues...